Charol Paul Henri mort le 10 mai 1915 à la Fosse N°5 de Béthune (P-d-C)
Charol Paul Henri
Soldat de 2° classe
Né le 26 Juin 1884 à Sablet (84)
68° régiment d’infanterie ( Issoudun et le Blanc Indre)
Mort le 10 mai 1915
A La Fosse n° 5 prés de Béthune ( Pas-de-Calais)
Tué à l’ennemi
Fils d’Edmond Eugéne et Fabre Pélagie.
Epoux de Binotti Olinda Rosa
Le 68° régiment d’infanterie est un régiment d’active, il tient garnison à Issoudun 1° et 2° bataillon et à Le Blanc 3° bataillon dans l’Indre. 9° corps d’armée, 17° division et 33° brigade avec le 90° RI.
Il se bat dès le début de la guerre, Ardennes, bataille de la Marne, dans les Flandres puis la deuxième bataille d’Artois c’est là que mourut Charol Paul henri
L’historique du 68° reste discret sur cette période :
Le 9 mai la Division attaque Loos, le 90° est en première ligne, le 68° est en soutien. Une contre-attaque allemande sur le 90° oblige ce dernier à perdre une partie du terrain gagné. Le 2° bataillon avec charol Paul Henri reprend l’attaque à son compte, s’empare des tranchées allemandes sur une profondeur de près de 500 mètres. Le 10 et 11 mai, les contre-attaques ennemies, précédées de violents bombardements, obligent le 2° bataillon à un léger repli.
Le capitaine de Kergaradec est tombé dans ces combats. Le lieutenant De Fraguier a merité la citation suivante :
« Ayant aperçu en avant de la tranchée des soldats blessés étendus sur un glacis dénudé, s’est porté auprès d’eux en rampant, en plein jour et à plusieurs reprises, les a pansés et réconfortés, leur a apporté des vivres, donnant ainsi sous les yeux des lignes adverses l’exemple du plus admirable courage et du plus noble dévouement. »
Les petits camarades de Charol Paul Henri resteront dans ce secteur où un demi calme règnera jusqu’au 25 mai, on leur demandera un nouvel effort après avoir passé un hiver dans une mer de boue. A cette date à 11h50, le 68° attaquera les Ouvrages Blancs dans le secteur de la Fosse Calonne.
On trouve quelques informations sur le secteur :
La sonnerie grêle du téléphone retentit. Le commandant Royné prend l’appareil. C’est le colonel Alquier. Nous devinons le dialogue : « Eh bien Royné, et l’attaque ? impossible, mon colonel, prévenues trop tard, les compagnies n’étaient pas prêtes. J’insiste sur ce que je vous ai dit tout à l’heure. C’est de la folie ; nous allons nous faire hacher sans profit aucun- je le sais, mon pauvre ami ! mais c’est l’ordre ! je vais encore faire effort à la division et vous rappellerai »
Nous attendons anxieux. C’est notre sort qui se dessine, vie ou mort !
Le téléphone !- le commandant bondit à l’appareil, nous scrutons son visage, il rembrunit. Nous avons compris. « Bien mon colonel » dit il. Il repose l’appareil. « nous attaquerons à 18h ». Alors j’ai une idée. « Mon commandant, à 18 heures nous allons tous y rester. Il fait encore jour. Laissez-nous attaquer à 19 heures, de nuit, sans préparation d’artillerie. Au moins si nous ne réussissons pas, nous aurons moins de pertes ! » .
Le commandant Royné réfléchit un instant. « j’accepte, dit il. Retournez à vos compagnie ».
17h55. notre artillerie commence la préparation avec quelle imprécision ! 18h… nous ne sortons pas.
18h15. un agent de liaison arrive essoufflé. Il y a contre ordre mon lieutenant. On n’attaque pas ! quel soupir, mais tout de même, si nous avions exécuté l’ordre, combien d’entre nous seraient étendus sans vie entre les ligne !
Un bataillon du 68° vient relever notre 2° bataillon.
(C’est le bataillon de Charol Paul Henri qui subira les pertes de l’attaque prévue pour ce soir là).
Sources: Général Marcel carpentier "Un Cyrard au Feu" Berger Levrault 1964
Remerciement Spécial à Olivier Jupon pour ses sources documentaires
Cimetière de la Targette où repose les hommes des 68° et 90 RI morts durant les combats du 9 au 15 mai 1915 (photo réalisé par Hervé Toulotte)
Carte du secteur de Loos, au centre : fosse n° 5
bassin minier Grenay, Loos, Lorrette 5 photo Jérome Charaud.